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19 avr. 2011

Théorie "Feu de camp"

Ah, l’amour.

Si beau, si compliqué, si... inexplicable.

J’ai souvent des réflexions sur le sujet. Je me demande souvent comment ça se fait que les couples, de nos jours, ne durent pas. Ou si peu.

Qu’est-ce qui fait que ça ne dure pas?

Pourquoi les gens laissent-ils tomber si facilement?

Sommes-nous accroc aux « papillons »?

Sommes-nous si habitué à notre société de consommation que nous en sommes venus à consommer aussi l’amour? On choisi, on achète, on consomme, et quand on rencontre un nouveau modèle, différent, on saute dessus sans tenir compte de ce que le premier nous a apporté : on jette et on « achète » le nouveau, qui a pleins de features cool et qui est tellement mieux que le vieux modèle...


Je compare souvent un couple à un feu de camp.
Je vous fais cadeau aujourd’hui de ma théorie « feu de camp ».
À chaque fois que je la sort, celle-là, j’ai droit à des sourires, et à de grandes discussions…


Un feu, au début, c’est beau, c’est chaud, c’est intense et c’est beau.
C’est fort, et on a l’impression que jamais ce beau feu ne pourrait disparaitre.

Mais dans la réalité, ça ne dure pas, cet état là.
Le bois brule, se consume, et l’intensité réduit tout doucement.
Puis, sans qu’on ne s’en rende compte, il ne reste que des petits crépitements de temps à autre. Des étincelles.

Pour que le feu reprenne, il faut l’alimenter.
Pour le garder beau, fort, il faut travailler dessus.

Ça prend du bois et de l’entraide pour arriver à garder le feu en vie.
Faut travailler fort, et sans relâche pour y arriver.
Un moment d’inattention et c’est fini.
Capoute, le feu.

Maintenir le feu est vie, c’est un travail temps plein (deux personnes), pas à temps partiel (une personne). Si on laisse tomber le temps plein, ça implique qu’on fait travailler l’autre en double : Lui laisser la tâche ardue de mettre du bois, tout seul, pour que le feu se maintienne. Prendre pour acquis qu’il fera toujours chaud, parce que l’autre s’en occupe.
Au fil du temps, l’épuisement, l’écoeurantite, la colère de ne pas recevoir d’aide, la rancœur, l’irritation, gagneront du terrain en dépit du bon vouloir.
Le feu mourra malgré tout les efforts investis par l’un ou l’autre.

Des fois, c’est une grosse pluie vient tout gâcher. Un torrent.
Sans qu’on ne s’y attende, notre feu est attaqué, harcelé, abattu à grosse goutte.
Le bois se mouille, la braise (base) en souffre énormément.
Faut travailler fort, pour repartir le feu dans le cas là.
Faut vouloir faire de l’overtime. Deeply.

Quand on réussi, le feu n’en est que plus beau, plus fort, plein de vitalité.
Prêt à tout.

Malheureusement, ça ne fonctionne pas toujours.
Des fois, il est juste trop tard.
Peu importe le bon vouloir, il est trop tard.
Le bois est trempé et inutilisable.
Ce foyer là est désormais hors service, malgré tous nos efforts.
Plus aucun feu ne réussira à prendre naissance à cet endroit.
On doit l’accepter, apprendre, comprendre, avancer plus loin et tenter de mettre plus d’effort sur le prochain feu, pour qu’il survive, celui-là. Ne pas refaire les mêmes erreurs.


Aucun feu n’est à l’abri d’un orage, d’une pluie
Aucun.


Mais, on peut essayer d’être prêt à faire face à une tempête.
On peut tout faire pour passer au travers et réussir à garder la flamme allumée, ou du moins, un peu de braise pour repartir un nouveau feu.
Faire des réserves de bois, élaborer un plan, garder des allumettes, du papier journal, ou même, en temps de guerre, du gaz à lighter.
En dernier recours.
Au grand maux les grands moyens, tsé.


Puis, si on réussi, si le feu est toujours là après la tempête, on est fiers.
On regarde ce qu’on a réussi à accomplir, ce par quoi notre feu est passé, à quoi il a survécu, et on souri. On est contents.

On se prépare pour la prochaine tempête, parce qu’on est pas du genre à laisser tomber, à laisser notre feu mourir. On est plus forts que ça. On en a vu d’autre.


Mon feu à moi a souvent été endommagé par la pluie.
Par des inondations, même.
Il a fallu souffler dessus très, très, fort pour le réanimer.
Il est même arrivé qu’on se soit demandé s’il restait une minuscule braise quelque part, sous toute la cendre. 10 ans de cendre, ça en fait tout un paquet.

Mais on a toujours fini par réussir à trouver quelque chose qui brulait toujours.
Et on est repartis de là.
Tranquillement.
Petit à petit.
De plus en plus fort.

C’est tout un travail, un feu de camp.
Mais c’est tellement beau quand ça brille de milles feux, non?


Beaucoup trop de feu s’éteignent, à mon avis.
Beaucoup ne sont plus qu’une faible lueur.

Beaucoup se contentent de partir un beau, gros, merveilleux feu, avec beaucoup de gaz, pour que ce soit gros et impressionnant, pour que ce soit WOW.
Puis, le regardent bruler, profitent de la belle chaleur et de son intensité du moment sans mettre aucun effort pour la suite.

Inévitablement, le feu meurt par manque d’attention et/ou de travail.
Par paresse.

Parce que c’est tellement plus facile de commencer un nouveau feu, un après l’autre, et de le consommer dans son intensité que de chercher du bois et travailler fort pour en garder un seul, fort et en vie…


C’est un peu triste.
Ça laisse un paysage avec pleins de petits cercles de bois brûlés, un peu partout.
Morts.


Moi je dis : Faites donc vos réserves de bois, préparez vos pierres et placez les en cercle. Faites des boules de papiers et aller chercher des brindilles, juste au cas où vous en auriez besoin en cours de route pour donner un peu de vigueur.
Soyez prêts à travailler sur votre feu si vous voulez qu’il dure.


Copyright Karine
;)

10 commentaires:

Steph a dit…

J'aime bien ce texte. Moi aussi je trouve ca dommage que beaucoup de feu s'éteigne. C'est évident qu'un coup de foudre sa t'allume un feu rapidemment ;) ! Je vais aller chercher plus de bois ! :)

Karine a dit…

Fais tes réserves, ça vaut la peine en bout de ligne :)

Morriggann a dit…

Wow...rien à ajouter! :D

small mama a dit…

faut pas oublier que c'est les braises qui font les meilleurs guimauves sur le feu!!! ;)

Cindy a dit…

Wow c'est un super texte, j'adore!!

Karine a dit…

@Small mama : T'es tellement raison! (Même si en réalité, je n'aime pas les guimauves... Hahaha!)

@Sednah & Cindy : Merci :)

La vie au Max a dit…

Très belle théorie, très beau texte qui porte à réflexion.

Caroline (La Belle) a dit…

J'adore ta théorie! Je vais l'utiliser lorsque je vais parler des couples à mes enfants plus tard avec le Copyright Karine ;-)

Karine a dit…

@La vie au Max : Merci :)

@La Belle : N'oublies surtout pas le copyright... lol

Caro a dit…

Vraiment génial comme théorie, maintenant je dois trouver le cours pour les nuls sur comment partir un feu, sinon des plans pour que je brule la foret. lol