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7 juin 2011

La vraie maison

Je me permet de recopier ce billet rédigé par Louis-Simon Ferland, à l'occasion de la fête des mères, parce que j'ai trouvé ça beau. Peut-être parce que je suis maman et que je m'y suis reconnue...


Bonne lecture :)


Je sais qui vous êtes. On ne se connait pas vraiment, mais je vous connais quand même. Vous êtes une maman, n’est-ce pas? Vous écrivez parfois ici, au bas de ce billet. Je vous ai lu réagir à d’autres textes, commenter d’autres articles. Et souvent, vous n’écrivez pas. Mais vous lisez. Alors aujourd'hui c’est à mon tour d’écrire juste pour vous.

Je vous ai vu au soccer, en train d’encourager votre garçon, qui venait enfin de toucher au ballon.
Je vous ai croisé à l’épicerie, quand vous répétiez à votre bambin pour la 6e fois que non, vous n’alliez pas acheter des bonbons.
Je vous ai aperçu à la clinique sur votre chaise d’inquiétude, en train d’espérer que le virus allait laisser votre fillette tranquille.
Je vous ai salué à l’école quand votre êtes venue chercher votre petit dernier.
J’ai attendu avec vous chez le dentiste, quand vous avez essayé de rassurer votre fiston.
Je vous ai vu allaiter dans un coin tranquille, l’esprit en paix, en pleine communion avec votre bébé.
Je vous admiré en train de jogger dans la rue dans un moment de répit, le souffle court et le regard fier.
Je vous ai entendu au bureau vanter les prouesses de votre fille à son spectacle de patin.
Je vous ai vu essayer de circuler avec une poussette et un gros sac à couche dans le minuscule ascenseur.
Je vous ai accompagné au parc, quand vous poussiez votre fillette dans sa balançoire (en pensant à votre liste de tâches qui attendaient à la maison).
J’ai constaté votre malaise au centre commercial quand le petit s’est roulé par terre en hurlant devant la machine à gommes.
Je vous ai parlé à la radio, ce samedi matin où vous avez dû sacrifier la grasse matinée pour un pèlerinage à l’aréna.

Vous êtes une maman. Je ne vous connais pas, mais je vous admire. Oui, j’ai vu cette petite ride qui n’y était pas avant. Une ride au coin de l’œil, qui raconte les nuits de fièvre, les otites, les journées d’angoisse pour un rien, pour un tracas maternel. Sont-ils en sécurité? Manquent-t-il de quelque chose? Va-t-elle se faire des amis? Est-ce qu’il a assez mangé? Est-ce que je l’ai habillée assez chaudement?

Une ride qui raconte les jours de doutes, où vous avez le moral à plat, l’estime à zéro, le sentiment de ne pas être à la hauteur. Une ride qui explique que vos priorités dans la vie ont changé. Que votre perception de la vie elle-même a changé. Et que dorénavant les choses les plus importantes sur cette planète dorment dans la pièce d’à côté. Une ride qui témoigne d’une force nouvelle et inébranlable: celle de pouvoir défendre vos enfants devant tout et n’importe quoi.

Je sais qui vous êtes. Vous êtes une maman. Vous avez appris, sans avoir étudié, des millions de données sur votre enfant. Vous faites disparaître les bobos, apparaître les sourires. Celle qui comprend les peines, celle qui sent le danger avant qu’il ne survienne, celle qui rassure et apaise les craintes peu importe la situation, de la première nuit au berceau à la dernière journée d'école.

Vous êtes une maman et parfois même une grand-maman. Vous avez eu ce privilège de pouvoir donner la Vie, et maintenant chaque jour, vous l’embellissez.

Vous êtes la vraie maison.

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